Il était une fois...                Kim Wilde 1981 - 1983

Il était une fois... Kim Wilde (1981-1983)


5 octobre 1982 : Nous sommes à Bristol, une triste après-midi d’Automne. Sur le mur en briques rouges du théâtre « Colston Hall » une affiche dégoulinante de pluie. La porte d’entrée est ouverte et deux femmes de ménage passent le dernier coup de chiffon sur les boiseries et les armatures de glace et de métal.
Soudain un crissement de pneus, des portières qui claquent, des voix pressées, impatientes, viennent rompre l’ennui dans le hall. Mary et Linda se retournent, leurs produits d’entretien dans une main, le plumeau dans l’autre.
Qu’es-ce que c’est que cette équipe ? C’est un véritable commando qui prend possession des lieux. Bientôt, un petit bus se range derrière la mini Cooper. Des hommes barbus et chevelus à souhait en descendent. Ils portent des valises aux formes étranges. Les deux femmes se serrent l’une contre l’autre : et si c’était un hold-up ? Mais qu’y aurait-il d’intéressant pour des gangsters dans un théâtre vide, un mardi après-midi ? Mais ce n’est pas fini, une autre voiture s’arrête bientôt devant la porte. Une jeune femme vêtue de noir, chaussée de lunettes fumées et deux hommes, un jeune, l’autre plus âgé, en descendent. Le chauffeur est également de sexe féminin, il suit en portant une petite valise semblant contenir des choses précieuses.

Mary et Linda sont nouvelles. Elles savent que le Colson Hall donne des concerts et elles ont déjà vu des musiciens venir aux mêmes heures, mais ils n’avaient pas cet air. Et puis, qui est cette jeune personne tout en cuir que l’on semblait vouloir soustraire aux regards indiscrets de curieux éventuels ? Au diable les produits pour rendre les cuivres brillants et le bois plus net, allons voir un peu de quoi il s’agit. Le tablier rangé au vestiaire, nos deux intrépides se glissent dans la salle. Seigneur ! Quel déballage  était-il nécessaire de tout bien ranger pour voir ça. Un groupe affairé venait d’éparpiller sur le sol un nombre impressionnant d’appareils de toutes sortes. Un grand « machin » rempli de boutons trônait au milieu de la salle. Un homme  avec un casque s’affairait sur lui. Sur la scène, la jeune femme mystérieuse, toujours avec ses lunettes, faisait des essais de voix au micro. L’homme âgé et l’autre plus jeune se tenaient au premier rang en compagnie de la dame à la mallette. Ils se concertaient et parfois lançaient un signe la jeune fille sur la scène qui se tournait vers les musiciens qui stoppaient. Qui cela peut-il bien être ? Va vite chercher John, souffla Mary à Linda.

John, c’est un gosse de treize ans au courant de tout ce que les adultes ignorent, alors là sa présence devenait urgente. Dès son arrivée, John ne dit pas un mot. Il attendit un instant et se précipita vers l’amazone en noir. Avant que personne n’ait pu l’en empêcher, il brandissait un papier et un crayon sous le nez de la « fille aux lunettes » qui le plus naturellement du monde griffonna quelque chose sur la bout de papier tendu. Le garnement redescendit en sautant, manquant de se rompre le cou et remit son trésor dans une de ses poches. Mary et Linda étaient furieuses, elles n’osaient rien demander à tous ces étrangers, aussi, quand John fut à nouveau près d’elles, elles le pressèrent de questions. Le gamin leva les yeux au ciel et sorti le billet et le tendit aux deux femmes médusées. D’une belle écriture ronde, on pouvait lire : « Kisses from Kim Wilde ».

L’anecdote que je viens de vous raconter se passait il y a un peu plus d’un an. Aujourd’hui, naturellement, Linda et Mary, instruite par John, leur neveu, savent tout de Kim Wilde comme beaucoup d’anglais d’ailleurs. L’idole des enfants fait à présent des ravages un peu partout dans toutes les couches de la population. Linda a tenu à assister la représentation le soir même et est tombée amoureuse de la voix de Kim, de cette sorte de réserve qui passe communément pour de la timidité mais qui n’est que l’expression de sa personnalité.
Elle s’est tout fait expliquer. D’abord qui était la femme à la mallette. Elle apprit que cette personne protégeait Kim des photographes ou journalistes indiscrets et non conviés. Elle s’appelle Sonia, conduit lorsque Kim est fatiguée, prend les rendez-vous, refuse les interviews et alerte les journalistes lorsque la « belle » veut pousser son cri auprès des médias. Sonia est irremplaçable. Sorte de confidente efficace, elle est la première personne à contacter pour pouvoir approcher la chanteuse la plus populaire actuellement en Angleterre et dans de nombreux pays européens.
Mais alors, le jeune homme qui montait souvent sur la scène lors de la répétition et qui parlait aux musiciens, celui qui au bout de quelques temps prit une guitare et se mit à jouer au milieu du groupe, qui était-ce ?

Son frère, Ricky Wilde. Il est musicien et compose toutes les chansons de la « miss ». Il participe aux arrangements et donne son mot pour chaque morceau, lors de chaque représentation. Ricky est un peu le « metteur » en musique à la scène comme sur les disques.
En réalité, il s’appelle Rick, mais Ricky lui va beaucoup mieux selon sa sœur.
Linda est curieuse, un autre personnage l’a frappée. Un homme d’âge mur, le seul parmi cette bande de jeunes. Que faisait-il là ? John qui a tout découpé dans la presse musicale anglaise depuis que Kim Wilde existe, affirme sa supériorité en bombant le torse. Qu’est-ce que tu me donnes si je te dis qui c’est ?
« Oh, garnement, tu ne m’auras pas avec ce genre de marché ! »
John fait semblant de partir, il sait très bien que Linda est curieuse et qu’il obtiendra ce qu’il veut, mais il faut en passer par le rituel de l’indignation et du rappel.
« Attends, j’ai oublié de te donner ton argent de poche de cette semaine, tiens, tu auras deux livres de plus, tâche de ne pas les gaspiller » John encaisse, esquisse un sourire, se gratte la tête, fait mine de partir et revient en disant :

« Au fait, j’ai oublié de te dire, l’homme un peut plus vieux avec des lunettes, c’est Marty Wilde, son père, il écrit tous les textes de ses chansons »
« Marty Wilde ! » Linda faillit s’évanouir. Elle ne l’avait pas reconnu et pourtant elle aurait du.
Comment a-t-elle pu être aussi bête ? Elle n’a aimé que lui dans les années cinquante quand il était l’idole de toute une jeunesse éprise de rock’n roll. Comment n’a-t-elle pas fait le rapprochement tout de suite ?
De plus elle a gardé des disques de lui. L’émotion de Linda est à son comble, elle regrette tout à coup d’avoir décroché avec tout ça. Marty Wilde, le père de la jeune et talentueuse Kim ! Ca ne l’étonnait plus d’avoir tant aimé la fille lors du spectacle au Colson Hall. John parti, Linda se mit à rêver, elle savait pas mal de choses sur Marty dont elle gardait trois posters dans une boîte au bas de l’armoire de sa chambre.
Mais ce qu’il y avait de plus drôle, c’est qu’à son retour, elle damerait le pion à son insupportable neveu qui prenait des airs supérieurs avec elle depuis qu’elle lui posait des questions sur Kim Wilde. Il allait voir que sa tante n’était pas si hors du coup que ses sourires et ses yeux au ciel semblaient le faire croire. Savait-il, John, que son idole, celle qu’il prétendait connaître sur le bout des doigts, s’appelait en réalité Smith ? Sans doute non, parce qu’il fallait connaître, pour cela, la vie et toute la carrière de son père pour être au courant d’un détail pareil.

Son vrai nom était Reginald Smith. Il naquit à Greenwich le 15 avril 1939. Dès l’âge de dix-huit ans, il acheta une guitare d’occasion. Il faut croire qu’il était doué parce qu’après seulement trois mois de travail, il était programmé dans divers clubs de Soho. Ce jeune homme turbulent était un parfait « Teddy boy ». Il était passionné de moto et passait le plus clair de son temps à écouter des disques en compagnie de copains devant les jukes box des divers bars de la ville. La mode vestimentaire des « Teddy boys » faisait appel aux redingotes romantiques et aux cols de velours. Leurs cheveux étaient coiffés en arrière et ils portaient des pates et une queue de canard sur la nuque. L’ensemble paraissait plutôt élégant. Ce qui l’était moins, c’était les bagarres auxquelles ils se livraient contre les « mods » leurs ennemis héréditaires. Marty Wilde sera porté vers les sommets pars les Teddy boys qui s’identifieront à lui.
Marty fut révélé dans le « 6.5 Special » créé par Jack Good, le producteur de télévision. La première diffusion eu lieu en 1957. Il s’agissait d’un show européen destiné aux teenagers. Good, pour la première diffusion, programma des séquences de films américains avec des rockers tels que Jerry Lee Lewis et Little Richard, sans oublier, bien sûr, le King Presley. L’émission obtenait donc un triomphe auprès des jeunes anglais. Il fallait y participer pour avoir une chance d’être apprécié des kids de l’époque. Donc, c’est dans les fameux « 6.5 Special » que l’on voit Marty jouer « Oh boy » et « Boys meet girls » des productions Jack Good. Côté discographique, Marty s’illustra avec « Endless Sleep » un slow qui fit se pâmer des milliers de jeunes anglaises dont Linda, qui depuis ce jour voua à Marty une admiration quasi mystique. Il était beau et devint rapidement un peu comme Presley aux USA, une sorte de symbole sexuel.

Linda garde en mémoire la déclaration que fit son chanteur préféré à l’époque. « C’est dommage qu’en ce temps là, la musique passait au second plan. Il n’y avait pas beaucoup de musiciens qui savaient jouer le rock’n roll. Les meilleurs musiciens étaient les jazzmen qui ne comprenaient pas grand-chose à cette musique. Ce n’est qu’au bout d’un moment qu’on m’a laissé enregistrer avec mon groupe, les Wildcats. On m’a parfois reproché d’avoir repris « Teenagers in love », « Donna », mais Presley et Jerry Lee Lewis n’ont pas composé la moitié de leurs chansons et, comme moi, ils ont tout de même eu la chance d’en faire des hits. Il a fallu attendre Cliff Richard et « Move it » pour entendre un superbe rock’n roll made in England ».

C’est vrai, Linda se rappelle, à part « Bad boy », tout les succès de Marty Wilde étaient des reprises. Mais en 1962, malgré une formidable version de « Lonely avenue » de Ray Charles, sa popularité commença à décliner. C’est à cause de son mariage avec Joyce, la maman de Kim, qu’il perdit ses plus ferventes admiratrices, Linda en tête, qui pleura ce jour-là et commença à se désintéresser complètement de ce qui se passait dans le show-business. Marty, cependant, tourna quelques films qui obtinrent du succès. Et puis il n’abandonna jamais tout à fait la scène rock, puisqu’il composera des morceaux pour Sandie Show, Françoise Hardy et Statu Quo. En 1968, il participa au Festival de Knokke-Le-Zoute. En 1970, il enregistrera un autre album de rock pour Philips. Il continuera longtemps encore à se présenter dans les shows en Angleterre, mais Linda n’en sut jamais rien, déçue à jamais par celui qui avait fait fondre ses illusions au soleil. Elle qui croyait que les idoles étaient seulement destinées à leur public et non pas à une femme et des enfants.

Linda, toutefois, se sent un peu coupable. Avoir abandonné ainsi un amour de jeunesse, de papier certes, mais un amour tout de même. L’intérêt qu’elle portait ainsi à sa fille était sans doute lié à une sorte d’instinct qui la ramenait vingt ans en arrière. Au fond, John semblait apprécier Kim comme elle avait chérit son père. N’était-ce pas dans la logique des choses ?
Elle comprenait mieux à présent pourquoi, elle qui n’était plus du tout versée dans la musique des jeunes, avait frissonné lors du show de Kim. Incontestablement, l’influence de Marty était présente au détour de chaque note, de chaque phrase. Normal, là aussi, puisqu’il s’agissait d’une affaire de famille et que le père avait d’abord influencé le fils pour mieux diriger la fille. Ainsi Marty se perpétuait à travers ses enfants. Sacré Marty, on aurait pu s’en douter depuis longtemps, qu’il ne décrocherait jamais et qu’il serait toujours présent, et cela avec tout les honneurs dus à son rang de rocker patenté et habile. On comprend mieux ce qu’il affirmait il y a quelques années, quand il paraissait malheureux de ne plus obtenir les faveurs d’un public ingrat. « Le rock’n roll m’a dévoré dès le départ. Je déteste en analyser les raisons. Je pense être né pour le rock. Ce que je sais, c’est que, quand je ne chante pas, je suis malheureux ».

Aux dernières nouvelles, il n’en chante plus, mais il a trouvé quelqu’un ou quelqu’une, qui perpétue ses idées au sein de la nouvelle génération.
Toute la famille accompagne Kim lorsqu’elle se déplace pour chanter. Le clan des Wilde est soudé, autant que peut l’être une famille sicilienne et pourtant c’est d’Anglais qu’il s’agit. La tradition n’a rien à voir là dedans. Le père et le fils font partie intégrante du show de Kim. Ricky dirige les musiciens et profite des tournées pour tester de nouveaux morceaux. Marty, lui est fier que ses deux enfants prolongent sa jeunesse. Quelle fabuleuse revanche de voir des milliers d’adolescents et d’adolescentes applaudir à tout rompre, les chansons dont il est l’auteur. Ca n’était pas évident pour une jeune fille de vingt ans, d’atteindre la renommée en un temps aussi bref. Bien sûr, le succès, Kim le doit avant tout à elle-même, mais la part de collaboration est tout de même majeure dans son cas. Elle a évité les erreurs inévitables, qui sont le lot des artistes souvent livrés à eux-mêmes ou mal dirigés. Non, Kim a vécu, grandi dans une ambiance de professionnels. Elle n’en n’est pas moins méritante pour autant, parce que nombre de fils ou de filles d’artistes, favorisés par le milieu, ne prennent pas toujours la peine de beaucoup travailler pour progresser.
Il peut sembler naturel qu’un boulanger ne suive pas forcément la voie de son père, mais qu’est ce qui fait que les rejetons de chanteurs ou d’acteurs veulent, dans la pluparts des cas embrasser la carrière de leurs parents ?

Tout d’abord, il faut bien reconnaître que les parents artistes vieillissent moins vite que les autres. Le contact permanent avec la mode, les gens des médias et la remise en cause incessante qu’ils doivent opérer pour durer, en font en quelque sorte, des modèles de diversité. Rares sont les enfants de vedettes qui ses sont plaint d’avoir connu l’ennui que savent nombres de jeunes issus de milieux bourgeois ou autres. Le métier artistique perpétue la jeunesse et c’est une des raisons principales de l’attrait qu’éprouve le gamin pour ce qu’il considère plus comme un jeu fascinant, qu’une activité. Malheureusement, n’importe qui ne peut embrasser cette vocation sous prétexte que le père ou la mère sont là pour donner les meilleurs conseils qui soient. Autant le métier de boulanger peut se transmettre sans trop de difficulté à celui ou celle qui possède la volonté d’y réussir, autant il est dur de décider d’avoir du talent et de conquérir les foules. Ainsi la jolie Kim, fille de Marty Wilde est allée en classe et se destinait à d’autres activités qu’à celles que l’ont pratiquent sur les planches. Marty et Joyce ont eu le souci de ne pas influencer leur enfant au départ. Certes l’exemple était là sous les yeux mais elle fut libre d’observer et de choisir.
Kim est née à Chiswick, le dix-huit novembre 1960. Elle est donc scorpion. Anglaise bon teint, elle a les yeux bleus et ses cheveux sont blonds.
Les quatre premières années de sa vie, elle les passe à Watchfield Court, à Chiswick puis à Blackheart. La famille s’installe à Hertfordshire en 1968. C’est dans cette petite localité au nord de Londres qu’elle passe une enfance heureuse.
Rien de bien important à signaler pendant cette période sinon que Kim est une élève studieuse. Kim étudia le piano dans son école favorite, la Tewin Primary. Un peu plus tard, elle se familiarisa avec le dessin et la peinture au Hertfordshire College of Art and Desing, à Saint Albans.
Son frère Ricky est d’un an plus jeune qu’elle. La famille Wilde s’agrandit en 1980 avec la naissance de Roxanne, une petite sœur et un autre frère qui la suit de près, puisque le jeune Marty voit le jour en 1981.
Tout ce petit monde vit chez papa et maman jusqu’en 1982, date à laquelle Kim achète un appartement à Londres.

Mais revenons aux années d’adolescence de notre future héroïne. Alors qu’elle atteint sa dix-huitième année, elle laisse tomber les Beaux Arts pour se consacrer à une carrière musicale. Bien sûr, il ne s’agit pas de l’effet d’une baguette magique, mais d’une décision mûrement réfléchie. Cela faisait pas mal de temps qu’elle voyait son frère Ricky jouer de la guitare et travailler dans les studios d’enregistrement. Un jour, elle lui demanda si elle pouvait participer aux chœurs lors d’une de ces séances. Ricky connaissait le timbre de sa sœur et accepta aussitôt. C’est ainsi que pendant des mois et des mois, Kim se familiarisa avec la technique d’enregistrement en studio. C’était passionnant pour elle, mais elle n’était qu’un choriste parmi d’autres à ce moment là. Pourtant le destin et la chance prirent une forme humaine. Cette chance s’appelait Micky Most, patron des disques RAK. Cela se passait lors d’une prise de son, alors que Ricky repassait une bande. A un moment donné, il ne fit entendre que la piste où figurait la voix de sa sœur. Micky passa et repassa le morceau et demanda qui était cette jeune fille au timbre si intéressant. Ricky le mit au courant et Kim lui fut présentée dans l’heure. Il décida de la prendre en charge et lui fit faire quelques essais en soliste. De maquettes en maquettes, on arriva enfin au cri de triomphe. Enfin on tenait un titre qui pourrait figurer en face A d’un quarante-cinq tours. Cela se passait en 1981 et le titre s’appelait « Kids in America » autrement dit « Les enfants d’Amérique ».

C’est bien entendu Marty Wilde qui en a écrit les paroles sur une musique de Ricky. Le succès est immédiat. En l’espace de cinq semaines, il est numéro 1 dans de nombreux pays d’Europe. Pour une surprise, c’en était qu’une demie puisque le soin qui fut apporté, autant dans la conception du morceau que dans la réalisation, laissait présager tout de même un accueil des plus favorables. Les choses se précipitèrent quand le monde entier put voir, que dis-je admirer le joli minois de cette nouvelle venue dans la petite famille des privilégiés qui vendent leurs disques par centaines de mille.
Une chose est certaine, je vous ai parlé longuement de son père Marty qui est sans doute un des principaux artisans de la renommée de sa fille, vous avez suivi avec attention, je l’espère, l’étonnement de Linda, la femme de ménage du Colston Hall, après avoir découvert que Kim n’était autre que la fille d’un artiste qu’elle avait adoré, mais ce que vous allez découvrir à présent est encore plus intéressant.
Après l’ombre portée par sa famille, place au seul véritable rayon de soleil que le rock n’ai jamais engendré dans son histoire, place à la beautiful, fabulous Kim Wilde, enfant aussi sauvage que sexy, chanteuse « star sex système symbole » et nouvelle coqueluche de millions de kids d’ Angleterre et d’ailleurs.

Le « Kids in America » qui fut comme pour vous tous mon premier contact avec Kim, est une réussite en dehors de toute considération de succès. Je m’explique. Que cette chanson ai marché, c’est bien, mais mon avis ne bougerait pas d’un iota, s’il s’était s’agit du bide du siècle. Typique d’une forme de rock speed et mélodique, le mix entre synthés et les chœurs, ainsi que la voix de « Mademoiselle Kim » est réussi. Construit comme un tube traditionnel, le morceau fait apparaître une personnalité qui s’épanouira à la faveur d’autres titres par la suite. La voix de Kim est souvent doublée, mais cela n’enlève rien à l’impact de son timbre. On la reconnaîtrait entre mille et c’est rare de pouvoir dire cela d’une chanteuse somme toute  classique dans ce style. De plus, il n’y a aucun décalage entre son look et sa façon d’interpréter. Même quand elle muscle son cri, elle reste féminine et nous atteint au plus profond de nous. Par contre, on peut être étonné par le contraste entre la rapidité des morceaux et le peu de mouvements qu’elle accomplit sur scène. C’est tout juste si nous avons quelques mouvements de la tête. L’expression également ne change pas beaucoup au gré des titres qui s’enchaînent. On peut remarquer également, que ces albums ne contiennent pratiquement pas de morceaux lents. Même quand ça ne déboule pas, ça balance quand même, façon « new reggae ».

Alors le mix entre son attitude un peu froide et distante, qu’elle prend pour interpréter ses chansons et tempo de ces dites chansons fait le style de Kim Wilde, qui plait tant aux teenagers. C’est que le rock, au fond n’est pas une chose gaie. Il est le reflet de l’époque. Les jeunes sont turbulents, mais ne sont plus épris de franche rigolade. On danse sans qu’un sourire apparaisse sur le visage. Kim ressemble à son public.
Rares sont les photos d’elle où on la voit sourire. Le reproche lui en a été fait très souvent. On pensait que la « ravissante » faisait la gueule, s’ennuyait ou bien était triste de la vie qu’elle menait. Rien de tout cela en vérité. Ce qui l’a fait surnommer le « bébé boudeur du rock » par pas mal d’observateurs, est une attitude naturelle.
Kim pense beaucoup, c’est une introvertie qui ne se livre pas facilement. Et puis elle est honnête. Elle pourrait jouer les « nanas sympa » toutes quenottes dehors et faire ainsi plaisir à de nombreux fans qui penseraient l’avoir infléchie. Elle ne croit pas au sourire sur commende, parce que l’état profond dans lequel on se trouve ne doit pas se commander. Kim n’est pas triste, elle est mélancolique et a horreur des excès. Elle trouve le rire indécent parce qu’impudique la plus part du temps.

De plus, elle se maquille et se coiffe toute seule. Ca n’est pas évident. On croirait plutôt, à la voire, qu’elle fréquente assidument les salons de beauté et les grands coiffeurs, et bien il n’en est rien. Dans ses bagages, il y a toujours la place pour une petite trousse spéciale qui contient quelques paires de ciseaux et des peignes fins. Régulièrement, Kim affine ses mèches, qui ont tant de succès auprès des jeunes filles. D’ailleurs, elle peut prouver ce qu’elle affirme en donnant les petits secrets de sa tête désormais célèbre.
« Sur le dessus de la tête, je me coupe les cheveux très courts, derrière je les laisse longs. Ensuite, je baisse la tête en avant et je me sèche les cheveux « à rebrousse poils ». Puis je mets à la base de ma chevelure du gel. Cela fait tenir les cheveux dressés. Si vous les voulez brillants, vous mettez le gel et vous n’y touchez plus. Si vous ne voulez pas qu’ils brillent, repassez-vous un coup de séchoir, surtout sans vous peigner parce que le gel s’estompe au moindre coup de peigne. Je ne me rends pas compte, si avec ce système, j’ai lancé une mode parce que je ne l’ai pas fait exprès et ce n’était vraiment pas prémédité de ma part.  Cela est arrivé par hasard. Notez que je me maquille moi-même, pour couper court à tous les bruits qui courent sur l’extrême élaboration de ce maquillage. Je me mets un fond de teint presque blanc et une poudre translucide. Mes yeux sont entourés d’une ombre à paupières noire. Je ne met pas de rouge à lèvres ».

Voilà, vous savez tout. Vous me direz que tout ça n’a qu’un lointain rapport avec la musique, mais je vous répondrais, qu’en ce qui concerne Kim Wilde, on ne peut pas se cantonner seulement à la chanteuse, tant son apparence a été déterminante dans sa carrière.

Et je continue. Vous avez eu la description détaillée du haut, alors passons au reste. Miss Wilde junior ne porte que rarement des robes. Elle déteste cela. Sa féminité n’en souffre pas, bien au contraire. Son visage blond est souvent mit en valeur par des tenues sombres. Elle affectionne plus particulièrement le cuir noir qui lui donne l’air d’une rockeuse des plus sauvages. Mais le tout est tempéré par un regard qui n’est jamais dur. Le bleu particulier de ses yeux semble être issu de la palette d’un coloriste génial. Elle a  la chance d’être grande et mince, ce qui lui donne une silhouette élancée, qu’elle grandit encore par des talons aiguille. Ses lèvres pulpeuses et son visage régulier font d’elle une ravissante poupée que l’on a envie de prendre dans ses bras. Aucun angle dans ce visage. Il est rond et lui donne cet air juvénile, qu’elle gardera sans doute longtemps. C’est un grand avantage parce qu’elle fera moins que son âge de longues années durant. Quand on bâtit une réputation sur une esthétique aussi parfaite, c’est important. Mais trêve de descriptions des nombreux attraits de Kim, ne perdons pas de vue que la belle est aussi une chanteuse et qui dit chanteuse, dit musique et disques. Alors reprenons le cours de la narration, là où nous (c’est-à-dire « je ») l’avons détournée. Nous en étions à « Kids in America » et son fabuleux impact. Bientôt un trente centimètre verra le jour. Il ne porte que le titre de « Kim Wilde ».

Le fond de pochette est noir. Kim apparaît en premier plan, éclairée largement. Vêtue d’un tee-shirt blanc, elle vous lance un regard plongeant des plus mystérieux. Notre enfant boudeur se tient le poignet. Quelle candeur comparée aux trois personnages en arrière plan, qui émergent à peine de l’obscurité. A-t-on voulu faire comprendre qu’elle n’était que lumière au pays des ombres ? Sur le verso, elle est toute seule et entoure son corps de ses bras. A-t-elle froid, a-t-on voulu déclencher chez le spectateur un reflex de protecteur ? C’est vrai qu’elle paraît noyée dans ce sombre. Tel un soleil, elle nous propose dix titres dont le fameux « Kids in America ». Parmi les titres qui ont sillonné le monde, citons le premier de la face A : « Water on glass » et surtout « Chequered love » qui démarre la face B. Egalement sur cette face B un morceau au titre étrange « 2-6-5-8-0 ».
L’ensemble est conçu pour plaire. Pas de message philosophique, mais plutôt des chansons d’amour et des prises de conscience qui sont le fait d’une adolescente face au monde et aux relations avec les autres. L’album a été enregistré dans deux endroits différents. Au « Lodge » et dans les studios RAK.

Trois mois après sa parution, il est classé en tête dans de nombreux pays tels que la Belgique. Le Danemark, l’Allemagne, la Suède, la France, l’Afrique du Sud, la Finlande, la Suisse, la Hollande, l’Autriche et le Portugal.
C’est en France, curieusement, que Kim tournera sa première télé. C’est dans le show de Johnny Halliday qu’elle apparaît parce que celui-ci a tout bonnement craqué pour elle. Lors du tournage à Joinville en 81, Kim était morte de trac. Elle qui habituellement ne boit que du jus d’orange, a fait une sérieuse entorse à ce régime puisqu’elle s’est adonnée au vin blanc de chez nous pour la circonstance. Les effets ne se sont pas fait attendre, au bout d’une heure, notre jeune anglaise réservée était prête à former un duo avec un Johnny aux anges qui l’a invitée à dîner au King Club (restaurant parisien) le soir même. N’en déduisez pas pour autant qu’une idylle aurait pu naître entre eux à l’occasion, Kim a pour règle de ne pas mélanger le travail aux sentiments. Comme elle travaille beaucoup, qu’elle est depuis deux ans sans cesse  en représentation, la vie sentimentale s’en ressent. On raconte même qu’elle a du rompre avec son « boy friend » parce qu’ils n’arrivaient à se voir qu’une seule fois par mois dans le meilleur des cas. Pauvre Kim, la gloire exige parfois des rançons.
Tant pis, le choix est fait et il est trop tard pour revenir en arrière. Et puis, après tout les amoureux sont des milliers, des millions parfois à l’occasion d’un passage télé, alors que demander de plus ?
Ainsi l’année 81 se passe rapidement pour elle, si rapidement qu’elle semble ne se rendre compte de rien.

On attendait un succès, mais pas un tel triomphe. L’équipe qui l’entoure est rapidement dépassée et doit sans arrêt faire front devant la demande sans cesse grandissante. Tout le monde veut l’avoir. Qu’il s’agisse de la télévision, des radios o`bien des journaux, c’est à ceux qui seront les premiers à faire paraître ou montrer Kim en train de chanter ou donner ses petits secrets de beauté. Le seul ennui, c’est qu’elle est assez avare de confidences et que les journalistes ont toutes les peines du monde à la faire sortir du cadre de la musique et de ses aspirations artistiques. Tous, devant elle, sont piqués de curiosité. On sait que son frère et son père l’ont pratiquement inventée et veillent jalousement au meilleur déroulement possible de sa carrière. Alors, elle, qu’est-ce qu’elle en pense de tout ça, est-elle heureuse, n’a-t-elle pas d’autres aspirations que d’être une jolie poupée de cire et de sons ?

Pas facile à démonter Kim Wilde, elle ne dit jamais se qu’elle n’a pas envie de confier. Si elle se prête aux séances de photos avec le professionnalisme des plus grandes stars internationales, elle disparaît presque aussitôt ce qu’elle considère comme son travail accompli. Dans ces conditions, la chasse au prétendant, les détails croustillants de sa vie intime ou plus prosaïquement ses habitudes et sa façon de vivre restent un véritable mystère pour la plus part des traqueurs de vie privée. Portant, quand on sait la mettre en confiance, elle raconte des choses et comme tous les gens réservés, c’est le contraire qui se produit, on ne peut plus arrêter ses confidences. Le tout est de bien choisir le lieu et surtout le moment. Il est une des circonstances pendant laquelle Kim aime se livrer, c’est juste après son jogging. Mais oui, elle pratique ce que l’on ne peut considérer tout à fait comme un sport. Soucieuse de sa santé morale et physique, Kim représente cette frange de la jeunesse britannique qui refuse de se laisser aller. Refusant le « Body Building » très en vogue aux USA, elle n’en est pas moins adepte d’un entrainement quotidien sous forme de randonnée au pas de course tous les matins. Elle parcourt ainsi plus de dix kilomètres chaque jour. Une fois cette mise en train accomplie, vous pouvez lui demander ce que vous voulez, elle répond généralement de bonne grâce. C’est ainsi que lors de son dernier passage en France, nous avons appris qu’elle avait une véritable passion pour les enfants, les bébés en particulier et qu’elle désirait en avoir beaucoup et rapidement.

Moi qui voyait les aspirants « papas – des bébés – de – Kim Wilde » s’en aller la tête basse parce que la « belle » était trop inaccessible, je les vois revenir au galop et se tenir sagement sur leurs pattes de derrière et faire les « beaux » afin d’avoir une chance. Ne rêvez pas trop, si elle aime les mouflets, la perspective du « mari » ne semble pas rencontrer un enthousiasme débordant chez elle. Mais notre future maman exceptionnelle s’avère être également une excellente femme d’intérieur puisqu’elle ne rate aucune occasion pour allez rendre visite aux antiquaires et faire l’acquisition de meubles divers et de bibelots du meilleur goût.
Ne pleurez plus, Kim prépare son nid et dès qu’elle sera prête passera des annonces pour enfin trouver l’élu de son cœur ; tous vos espoirs ne sont pas perdus, patience et longueur de temps…

Nous reviendrons plus en détail sur ses goûts et ses aversions, mais à présent il est temps de vous présentez son deuxième album, celui qui a fait d’elle la grande vedette internationale qu’elle est devenue.

Ce disque sort en 82. Contrairement au précédent, il porte un titre : « Select ». Bien sûr son nom barre le haut de la pochette et contrairement au précédent il est très clair. On aperçoit Kim en buste, elle semble entièrement nue, même si le cliché ne nous la dévoile (si j’ose dire) que jusqu’à la hauteur de la poitrine. La blondeur de ses cheveux, ici, se confond avec la pâleur de sa peau mais apparemment cette surexposition est un effet voulu par le photographe. Au verso par contre, le même visage est plaqué sur un fond noir. Le détail de ses traits ressort mieux de ce côté-ci. A l’intérieur, une enveloppe pochette aussi  avec une photo d’elle sortant de l’ombre en noir et blanc, c’est du meilleur goût. Au verso de cet intérieur, quelques portraits d’elle pour les amoureux transits.Passons au contenu à présent.

Dix titres dans la mouvance du précédent album. Toutefois, il y a la maitrise en plus. Sa voix c’est affirmée et l’on sent un travail soutenu et une réalisation encore plus soignée que la foi précédente. C’est sur ce disque que figure le fameux « Cambodia », qui fera le tour du monde. Ce titre, avec sa reprise, figure en fin de face B. Est-ce une forme particulière de coquetterie de la part des producteurs (Ricky Wilde en la circonstance), ou bien seulement parce qu’on ne pensait pas que ce morceau aurait l’impact qu’il a eu ?
La réponse est dans le vent comme dirait l’autre. La présence des synthés est plus importante cette fois-ci, mais ce qui ne bouge pas, c’est le mode de construction des morceaux.Couplets, refrains avec passages instrumentaux accrocheurs qui ne peuvent laisser l’auditeur indifférent

La présentation de « Cambodia » en vidéo fit une très forte impression. On y voyait la belle Kim, dans une sorte de jungle, chanter au milieu d’affreux serpents. Son cauchemar était un vrai régal pour nous qui fantasmions à plaisir sur les avantages qu’il y aurait eu à secourir un aussi joli brin de femme. Combien de spectateurs ne se sont-ils pas senti des héros en puissance à la seule vue de ce clip exceptionnel ? En dehors de « Cambodia », c’est « View from a bridge » qui remporta et continue de remporter la palme d’or du succès. Il est suivit de très près par « Ego » premier titre de la face A. Evidemment tout ne peut marcher avec le même égal bonheur, mais disons que Kim Wilde nous habitue désormais à ce qu’il y ait environ cinq à six tubes potentiels à chacun de ses albums. Papa et frérot, décidemment, travaillent de mieux en mieux. Ils sont remarquablement aidés par cette bonne petite, qui ne se permet aucune fausse note autant au propre qu’au figuré. La leçon est bien restituée et d’aucuns prétendent que tout cela sent un peu trop la fabrication sur commende, le cousu main, etc….

On pourrait leur rétorquer que tous en sont là et qu’une chanson n’est pas forcément à rejeter si elle est commerciale. Ainsi la petite phase musicale au synthé du début de « Cambodia », il fallait y penser autant que le refrain avec ses chœurs masculins et son allure générale de marche militaire.
La voix de Kim se balade sur tous ces concepts, comme si elle n’était au courant de rien, sauf  du texte qu’elle doit défendre et de la mélodie qu’elle module parfaitement.
Au fond n’est-ce pas là une qualité rare, l’expression même du talent, que de donner l’impression de naturel à des œuvrettes manifestement construites avec préméditation ?
Elle est mouvante cette voix d’enfant qui semble vouloir émerger d’une orchestration résolument moderne avec tout ce que cela importe d’un peu froid, d’un peu impersonnel. Kim, c’est le cri non magnétique qui jaillit dans cet enfer de notes et de courbes de réponses savamment contrôlées dans le seul but de nous séduire.

Ses intonations sont quasi animales. Mais quel animal ! Un chaton que l’on voudrait prendre dans ses bras et rassurer pour le restant de ses jours. Au fond, si on devait définir Kim Wilde en deux lignes, on pourrait dire qu’elle est la voix médiane entre Pat Benatar et sa concurrente directe, la jolie Debby Harry de Blondie. Voix médiane et anglaise de surcroit.
Elle a la musculature en moins, mais la sensibilité en plus. Bien sûr, c’est affilié au rock mais l’aspect dur en est gommé. Pas de désespoir même dans les morceaux les plus mélancoliques. Lorsque Kim aborde un sujet, on peut danser sans arrière pensées. Tous est esthétique et pourtant on a pas envie de crier à l’escroquerie, à l’artifice puant. Peut-être cela vient-il en partie du fait qu’elle a pour concepteurs les membres les plus proches de sa famille.

Le résultat, après quatre mois de diffusion, est un disque de platine et un score d’environ 20 millions d’exemplaires vendus dans le monde depuis le début de son apparition. Pas mal, non ? En 83, fidèle à sa technique, notre charmeuse de choc sort un autre single qui devient un hit assez rapidement. C’est « Child come away » avec « Just another guy » en face B. Au mois d’avril de cette année, Kim commence les séances d’enregistrement pour un troisième album prévu en principe en sortie internationale au mois de Juin. Il paraîtrait, que là encore, elle nous réserve des surprises.
« Select » vient de sortir aux USA et les américains, séduits, commencent à consommer du Kim Wilde à grandes bouchées.

Je vous disais tout à l’heure qu’elle était sans doute la plus secrète des figures connues de la scène rock, la belle Kim. C’était vrai, mais il fallait compter avec nous puisqu’à force de fouiner, d’interroger ses proches et même l’intéressée en personne, nous avons réussi à mettre sur pied un ensemble de renseignements qu’aucun autre journal ne sera parvenu à vous procurer en un seul volume. La presse ne se fait l’écho que de ses fétiches alors que les spécialistes enragent de n’en avoir pas plus à ce mettre sous la dent question musique. Nous, nous vous dirons tout et c’est déjà bien parti. Avant de passer aux réponses qu’elle a fait lors d’une série d’interviews, entrons un peu plus dans son inimitée laissons-la se présenter telle quelle est, telle qu’elle vit dans son quotidien comme dans des circonstances plus exceptionnelles. Kim croit énormément à cette science qui fait fureur en ce moment et que l’on nomme numérologie. Une fiche particulière la concernant a pu être établie par ce procédé. Elle nous l’a communiquée et voilà ce que cela donne dans le détail :

Les nombres dominants qui la concernent plus particulièrement sont le 6, le 8 et le 5.
Son mois de chance : Juin avec quelques variantes. Suivant les années, il peut s’agir de septembre ou de janvier.
Son jour de chance : Le samedi. Cette chance est singulièrement renforcée s’il tombe un 6 ou un 8.

L’objet qui peut lui porter bonheur : Une chainette en or au bout de laquelle est attachée un croc du même métal. D’ailleurs, Kim en porte un.
Les bijoux porte-bonheur : Un pendentif assorti aux boucles d’oreilles.
Sa couleur porte chance : Le vert clair ou légèrement soutenu. Elle évite les pastels qui ne la mettent pas en valeur.

Son parfum : Des essences épicées sont préférables pour accentuer son magnétisme naturel. Le Santal est tout indiqué.
Hérédité : Cette apparente douceur qui semble la caractériser n’est qu’apparence. Kim est une lutteuse. C’est également une jeune femme qui va jusqu’au bout de ce qu’elle a décidé. Elle est difficile à conquérir et ses prétendants devront tenir compte de son indépendance et de cet aspect de sa personnalité.

La personnalité : Sa planète est Vénus. C’est par excellence l’astre de la beauté. Cela donne une fidélité dans les amitiés à toute épreuve. Elle a besoin de manifester ce désir de garder ses amis à tel point que cela peut agacer ou passer pour de la préméditation. Sa sensibilité extrême fait qu’elle peut passer de la décontraction à la colère en très peut de temps. Cet aspect soupe au lait de son caractère est contrebalancé par une réelle spontanéité et générosité jamais feinte. En dehors de la musique, elle collectionne les dons pour les arts. Esthète jusqu’au bout des ongles elle n’a pas encore exploré tout les aspects de ses possibilités.

L’amour : Grande question, problème éternel. Kim est sans cesse amoureuse. Depuis son enfance, elle collectionne les flirts. Cela ne veut pas dire qu’elle a connu beaucoup de garçons. Nature rêveuse par excellence, elle imagine l’élu de son cœur plus qu’elle ne le recherche ou fréquente. Les quelques êtres qu’elle a rencontré ont le souvenir d’une jeune femme passionnée qui donne beaucoup mais dans un laps de temps court. En réalité, Kim craint un peu l’amour, elle a peur de se tromper et sa pudeur naturelle la pousse rarement à se déclarer

Activités : Elle est très douée, autant pour la musique que pour la peinture ou la littérature et la danse. Ambitieuse, elle ne sacrifiera pas son bonheur à ses buts. Ce qu’elle apprécie dans son métier, c’est la possibilité qu’il lui donne de multiplier les contacts humains. C’est vrai qu’une chanteuse qui voyage beaucoup est amenée é voir les gens les plus divers. Cela va du personnel des hôtels où elle descend, aux réalisateurs d’émissions de télés en passant bien sûr par le public omniprésent. En fait, Kim adore être entourée de gens qui l’aiment et auxquels elle peut rendre cette affection. Sa réussite professionnelle est un exemple de ce trait.

Rapports à l’argent : Issue d’un milieu protégé et cossu, elle est habituée à une forme de confort moderne. Cela dit, ce n’est pas pour autant qu’elle ira en contradiction avec ses convictions pour amasser beaucoup d’argent. Sans être avare, elle est économe et gère avec une certaine rigueur son budget. Kim adore faire plaisir autour d’elle, ses collaborateurs directs ou indirects ne comptent plus les cadeaux qu’elle leur prodigue à n’importe quelle occasion. Amoureuse des bébés, elle achète toujours un vêtement ou un jouet aux enfants de ses amis proches et lointains..

Voilà, tout ceci n’est pas sorti du marc de café, mais plutôt d’un examen très sérieux qui a été effectué à partir du nombre de lettres figurant dans son nom. Alors si ces quelques traits sont proches de ce que vous pensez de vous-même, vous êtes prêts à épouser Kim Wilde si vous êtes un garçon et à affronter une carrière comparable à la sienne si vous êtes une « lady ».

FIN


UNE BLONDE A AIMER

Chapitre 1
Royal Crown Lodge
Covent Garden, London
Le 25 juillet, 11 heures

Allister Crowley détestait le thé au lait et les toasts à la marmelade, mais il lui fallait s’adonner à cette tradition toute britannique pour s’imprégner totalement de ce pays où il assurait la lourde tâche de correspondant de Rock pour un grand organe de la presse parisienne.
La tête encore chargée de vapeurs de Bloody Mary absorbés la veille lors d’une de ces interminables réceptions mondaines qu’il se voyait là encore contraint de fréquenter. Une douleur sourde à la base de l’occiput, il sut que ce matin encore, il aurait bien du mal à s’atteler au clavier de la machine à écrire portative qui trônait sur la petite table qui tenait lieu de bureau. Il serait encore à la bourre pour son papier et le boss allait à nouveau l’houspiller au téléphone…

Il ramassa sur la moquette son agenda, tombé sans doutes de la poche de son smoking et s’arrêta à la page qui l’intéressait, celle du 25 juillet : « Rendez-vous avec KIM WILDE à 17h30 à Rak Records », suivait une adresse qu’il visualisa, il ne faudrait pas plus d’une dizaine de minutes au taxi pour s’y rendre. Il lui restait donc plusieurs heures pour préparer les questions qu’il allait poser à la nouvelle coqueluche du rock anglo-saxon.
Il était bien décidé à trouver une faille dans ce personnage trop clean pour lui. Il s’assit sur le fauteuil de cuir rouge, près de la baie vitrée, ramena avec précaution la robe de chambre molletonnée sur ses genoux et entreprit la lecture de son dossier de presse qui accompagnait le nouveau single de la susnommée « Love Blonde ». La pochette du disque la montrait sanglée dans un fourreau noir très échancré dans le dos, l’œil aguicheur, la lèvre pulpeuse. Il n’avait pas fallu plus d’un regard pour que naisse en lui cette idée que la petite n’était certainement pas la gentille fille à papa telle que la présentait la plupart des journaux concurrents…. Et il allait le démontrer.



Chapitre 2
Rue Saint-Denis
Paris
Le 25 juillet, 12h30

Albert Mangin quitta la chaise de paille défoncée qui se trouvait près de la lucarne crasseuse de son meublé sous les toits, reposa la pochette du dernier Kim Wilde, et se dirigea le lavabo, unique point d’eau de la pièce…. Il avait chaud. Il ôta sa veste de pyjama et s’aspergea d’eau tiède. C’est en regardant dans la glace qu’il se dit décidément, il n’était qu’un obscur correspondant de faits divers pour une gazette provinciale et qu’aujourd’hui ou jamais, il devait mettre fin à cette situation, que cette fois, il tenait sa chance.

La chance d’être un jour correspondant de rock à Londres, logé dans un palace de Covent Garden et dont le nom de plume serait…Allister Crowley ! Il avait eu bien du mal à décrocher cette interview de Kim Wilde et si malheureusement, il n’allait pas la rencontrer, du moins, il aurait la chance de lui parler grâce à un numéro de téléphone griffonné à la hâte sur un ticket de métro usagé. Bien sûr, sa carte de presse avait facilité les choses mais c’est surtout son culot, son audace qui lui avait permis d’obtenir ce rendez-vous.

Il regarda dans la glace avec un peut plus d’insistance, un rien fier de lui. Oui, son papier allait être une bombe, il allait mettre la gosse à table, fouiller son passé…. Puis il irait trouver un de ces journaux spécialisés qu’il dévorait chaque mois, un de ces journaux où les journalistes sont sans cesse conviés à des réceptions, à des « parties » et dont les maux de têtes sont dûs à des alcools fins plutôt qu’à du mauvais mousseux. Alors il serait beau, riche, adulé et entouré des plus belles créatures de la Jet Society.

Oui, mais cela, c’était après l’interview et il lui restait maintenant quatre heures pour s’y préparer. Il devait compter dans ces quatre heures un arrêt au café des Allobroges pour y faire de la monnaie puis la recherche d’une cabine téléphonique en état de marche, chose fort peu aisée en nos temps de violences urbaines et destructrices….. Il s’assit à la table qui lui servait de bureau, jeta au panier les brouillons de son dernier papier sur un quelconque « chien écrasé », vida le cendrier et commença de noircir une page de questions très graduellement insidieuses et pernicieuses. C’est qu’il ne s’agissait pas de la brusquer, la petite Kim, histoire qu’elle ne se défile pas…. Le scoop en dépendait.

Chapitre 3

Albert Mangin avait enfilé la seule chemise propre qu’il lui restait, il regretta l’espace d’un instant qu’elle ne fût pas repassée mais après tout, se dit-il, il n’allait pas rencontrer Kim, dès lors seule sa voix comptait. Tout en triturant son nœud de cravate, il lança un  joyeux « Hello Kim ! » à son miroir qui l’ignora.

A ce stade de l’histoire, il semble utile de préciser que le dénommé Albert Mangin connaissait l’anglais de façon approximative grâce à des études esquissées dans un collège de jésuites en basse Normandie et entretenues par la lecture hésitante du New Musical Express et de Sounds.

Il se sentait maintenant prêt à sortir… Dehors, la chaleur ne cessait d’être écrasante et çà et là, quelques corps surchauffés échoués sur un banc témoignaient de son caractère implacable. Le café des Allobroges était désert – sombre et sans terrasse qu’il était -, excepté de rares retraités joueurs de belotte.

Albert engloutit goulûment un café calva brûlant, peut-être pour se donner du courage – mais il n’aurait pas voulu l’admettre -, empocha la menue monnaie qu’il avait demandée au patron et retrouva la rue, salué par un « au revoir le journaliste » lancé par le tenancier. Albert aimait ce café, seul endroit où sa profession de journaliste semblait avoir un certain charisme, où on lui donnait du « monsieur » et du « journaliste » jusqu’à plus soif.

Il était maintenant 17h20… Il n’eut finalement pas trop de peine à trouver une cabine téléphonique en état, la troisième fut la bonne.
Il se sentit soudain pris de fébrilité alors qu’il entamait de composer le numéro de téléphone – il dut d’ailleurs s’y reprendre à trois fois – dix…. neuf..., tonalité, 44, puis ses sept chiffres qu’il avait mis tant de hargne à obtenir puis une sonnerie courte, stridente, une voix neutre qui confirme le numéro et le rendez-vous… un temps de pause, les doigts crispés sur une feuille de papier noircie de questions….

Chapitre 4

« Hello ! Kim à l’appareil, bonjour.
- Hello Kim ! Tu viens de sortir un simple appelé LOVE BLONDE sur la pochette duquel tu poses dans une tenue pour le moins provocante. Qu’est ce que tu veux prouver par là ?
- Oh, c’est juste une blague en fait…. juste pour s’amuser un peu… c’est pas vraiment sérieux, plutôt un pied de nez envers cette image de blonde platine… Malheureusement, beaucoup de gens vont le prendre au sérieux, mais c’est un clin d’œil, je ne le vois pas du tout comme ça… 

Alors pas de vamp ? Pas de volonté aguicheuse, dur coup pour la première question. Albert est ennuyé mais il lui faut trouver la faille, peut-être dans son passé, dans sa vie privée…
« Tu pourrais te raconter un peu ?
- Well ! J’ai été élevée dans une banlieue d’Angleterre, mon père (Marty Wilde) avait plein de guitares, de pianos. A la maison, il y avait toujours de la musique et puis très tôt, on est allé voir ses concerts. J’ai toujours été dans ce milieu là, alors c’est venu  tout seul, je savais qu’un jour je serais chanteuse, d’ailleurs c’est en musique que j’ai eu mes meilleures notes à l’école (rires !).

Vers dix-neuf ans, avec mon frère on a enregistré des backing vocals sur les disques de papa puis lorsque j’ai eu seize ans on a tourné avec papa dans des clubs locaux pendant un an. Puis nous nous sommes arrêtés car mes parents voulaient un autre enfant alors j’ai terminé mon A’level (bac) et puis je suis entrée aux Beaux Arts. Là, j’ai fait quelques maquettes avec des amis mais ce n’était pas vraiment la musique que je voulais faire, c’était surtout pour acquérir un maximum d’expérience musicale ! ».

Alors là, Albert n’en revenait pas, la petite refusait d’aller au détail et venait de lui raconter une sorte de conte de fée rock’n rollesque. Un monde d’où le sexe, le stupre, la luxure semblait exclus. Il était presque ému… changer de sujet, la mettre à l’aise.

« Tu écrivais tes morceaux à l’époque ?
- Non, pas à l’époque, ni paroles, ni musiques d’ailleurs – sur le prochain album non plus, mais c’est tout de même un de mes projets cette année….
- Tu as l’air très contente des chansons qu’écrivent ton père et ton frère ?
- Oui, on travaille vraiment bien ensemble et puis on n’a pas trop de problèmes pour se comprendre, on se connaît bien (rires !).
- Une entreprise familiale en quelque sorte… Mais est-ce que ça ne crée pas des tensions entre vous ?
(Albert s’en mordait les lèvres de joie, allait-elle lui faire part de griefs, de disputes ?...

- Si bien sûr, mais je crois que ce sont des tensions positives, créatrices ».
Rien, le néant total, jusque là pas d’ombres au tableau, la petite aime sa famille. Albert se sentait un tantinet désorienté.
« Euh ! En quoi ton nouvel album est-il différent musicalement des deux précédents ?
- Well ! Le premier était plus expérimental, au niveau des compositions, le deuxième nous a moins satisfaits, musicalement parlant, même s’il y avait d’excellents simples et s’il a très bien marché. Pour le nouveau, nous avons été beaucoup plus sélectifs…

- Tu participes dans quelle mesure au choix des morceaux ?
- Beaucoup, en fait c’est moi qui ai le dernier mot, s’il y a un texte, une mélodie, ou un sujet qui ne me plaît pas, hé bien, on le reprend et disons qu’à la base, je suis complètement impliquée dans tout ce que je fais, et c’est tout l’avantage de travailler avec son père et son frère »

Albert transpirait maintenant à grosses gouttes, bien sûr, le soleil qui s’acharnait sur la cabine téléphonique y était pour quelque chose mais c’est plutôt le sentiment que quelque part quelque chose lui échappait qui provoquait cela. Il n’était plus question de tergiverser, il lui fallait attaquer de front….

« Est-ce que tu es satisfaite de l’image que tu donne de toi ? Ou en d’autres mots, qui est la vraie Kim Wilde ?
- Well, malheureusement, les gens ne paraissent pas réaliser que j’ai un sens de l’humour. Beaucoup de ce que je fais et de ce que je dis est dicté par l’humour. Comme ce dernier single, c’est une sorte de « tongue in cheek » (difficilement traduisible, disons un pied de nez, mais un pied de nez sain, pas vulgaire). J’aime bien ce côté blonde platine, femme fatale, comme n’importe qu’elle femme mais là, si je le chante, c’est surtout pour en rire, m’amuser. Parce que j’ai un sens de l’humour et j’aime bien me regarder avec humour, rire de moi-même.

- Justement, quand tu chantes Love Blonde, tu prends les devants, tu chantes : « Je suis une poupée d’amour » alors qu’effectivement tes détracteurs pourraient t’accuser de n’être qu’une poupée. Un peu comme lorsque les choristes des Coconuts chantent « si seulement j’avais un cerveau ». Tu te protèges des critiques en les devançant.
 - Ce qui m’attriste un peu, c’est que le public ne semble pas voir en moi ce que je suis réellement… »

Albert eut cette fois l’impression que la confiance s’établissait, qu’il allait peut-être enfin percer la vraie Kim Wilde, il fallait jouer serré…
« On a quand même l’impression que tu veux préserver une grande partie de ta personnalité, que tu la réserves à ta famille. Et puis tu me dis que tu es une comique dans l’âme alors qu’un journaliste remarquait récemment que tu ne souriais jamais sur tes photos…
- Il est difficile de sourire sur commande, et puis ce n’est pas parce que je ne souris pas pendant une séance que je suis triste. En tout cas, j’ai des photos qui prouvent que j’ai souri (rires !).

- C’est important pour toi de ne pas te livrer aux médias ?
- Certainement… Je rencontre beaucoup de journalistes et certains continuent à me demander avec qui je sors ou ces sortes de choses… Alors je leur réponds que je ne suis pas là pour leur parler de ça. Crois moi, il faut beaucoup de patience pour ne pas les envoyer paître et rester sympathique ».

Albert se sentit fondre, il avait honte au plus profond de lui-même et avec elle s’évanouit ses velléités, sa hargne du scoop scabreux. Il restait une conversation qu’il avait bizarrement envie de poursuivre comme pour se racheter.

« Euh ! Tu parles d’une certaine presse qui s’intéresse plus au fait que tu sois jeune et belle qu’à ta musique ?
- En fait, c’est un problème global avec les filles qui font du rock’n roll, quand on parle de Blondie, de Pat Benatar ou de Joan Jett, on s’attarde plus sur leur physique, sur leur côté sexy, les articles sont en général nettement moins orientés vers la musique que lorsqu’il s’agit d’hommes.
- Ne préférerais-tu pas être vue comme un musicien que comme une fille qu’on affiche ?
- Non, parce que de toutes façons je suis une femme, une femme qui fait de la musique, mais indéniablement une femme ! ».

Une femme dont le charme indéniable lui aussi commençait à fonctionner sur la personne du pauvre Albert…

« Et comment te situes-tu par rapport à ces autres femmes qui font du rock et que tu as mentionnées tout à l’heure ?
- Je ne me situe pas, je n’ai pas à me situer par rapport à quoi que ce soit et je ne vois pas l’intérêt de me placer par rapport à d’autres filles qui font de la musique. Je ne veux pas mettre d’étiquette sur ma musique, ni sur moi-même….
- Mais comment définirais-tu ta musique ?
- Je ne veux pas définir ce une je fais, c’est une musique qui me plaît, c’est tout…

- On a quand même l’impression que c’est une musique non datée, qui n’est pas reliée à un courant éphémère ni à une mode particulière, d’où peut-être la raison de son succès ?
- OK, je ne m’habille pas à la mode, pas vraiment, ma musique est un peut pareille, et puis de toutes façons, la mode et quelque chose qui se renouvelle constamment…
- Tu parais globalement satisfaite de ta carrière et plutôt heureuse, j’me trompe ?
- Pas du tout, je suis heureuse…. »

Albert prit congé de la jeune fille non sans avoir appris que l’album sortirait en septembre.

Conclusion

Albert marchait la tête dans les épaules comme quelqu’un qui chercherait à se protéger d’un froid mordant, seulement on était toujours en juillet et il ne portait pas de manteau.

Il était embêté, Albert, pour plusieurs raisons. D’abord bien sûr, parce qu’il savait maintenant qu’il n’aurait jamais de pied à terre londonien, qu’il n’y serait jamais correspondant de rock et que jamais il n’aurait les honneurs de la Jet Society. Il était embêté également parce qu’il s’était trompé de cible, de toute évidence, le personnage de Kim Wilde ne se prêtait pas à ses délires scabreux sur le monde du rock.


Episode34

Pour se consoler un peu, il se dit qu’après tout, l’histoire de Kim Wilde valait bien celle qu’il avait voulu lui écrire sur mesures. Un conte de fée moderne, mâtiné quand même d’un grand savoir-faire familial.
Et puis après tout, pendant 20 minutes, il avait été journaliste de rock.

 

                                                                                              Fiction et interview de Kim Wilde
                                                                                              Jean-Marc MARTY

 

 

 

 

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